vendredi 2 mai 2014

Levons le voile sur l'épais mystère

Des neurones ont chauffé hier en guilde pour essayer de démêler les fils de l'énigme improbable liée au titre de mon précédent billet de blog : Des fleurs pour Isariamkia, locataire d'un monastère ! Scara, Isa et GP, notamment, n'ont pas ménagé leurs efforts pour tenter de percer le mystère, mais il faut dire que mes précédentes énigmes ayant été trouvées un peu trop rapidement, j'avais décidé cette fois de concocter un truc bien tordu pour le plaisir sadique de les voir patauger lamentablement ludique qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes ! Alors, tout d'abord, rien à voir avec notre sram Isariamkia ; bien sûr, le titre faisait référence aux édelweiss ("fleurs") à 10 étoiles trouvées par notre maître alchimiste, mais "locataire d'un monastère" ne semblait vouloir rien dire. Là, deux solutions : soit vous êtes fans du groupe français Indochine et vous connaissez par coeur tous leurs albums depuis 1982 (et l'hyper-tube inoxydable L'aventurier, quelle longévité !!!!!) qui a rythmé les booms collégiennes de notre ancestral meneur, aujourd'hui très âgé, à l'époque où il avait encore de l'acné, soit Google et sa phénoménale puissance de recherche lexicale / syntaxique sont vos amis. Bref, vous découvrez la chanson suivante :

Album: Le Baiser
Année: 1990
Titre: Des Fleurs Pour Salinger

Me serait-il possible de pouvoir lui parler
Le rencontrer
Me serait-il possible de pouvoir lui parler
Sans le contrarier

Dans sa chambre avec culte
Bien avant que la psyché américaine
Ne s'entiche de Zen, il s'est retiré du monde
D'un monde entier.

Tiens des fleurs pour Salinger
Locataire d'un monastère
Des fleurs pour Salinger
Oh ! Oh ! Oh !
Le diable des écrits déchaînés
Oh ! Oh ! Oh !
Allez tiens des fleurs pour Salinger
Locataire d'un monastère

Mais laissez-lui un peu ses secrets à garder
Son intimité
C'est pour se protéger, il est fatigué
De toutes vos stupidités.

Tiens des fleurs pour Salinger
Locataire d'un monastère
Des fleurs pour Salinger
Oh ! Oh ! Oh !
Je ferais semblant d'être sourd-muet
Et j'épouserais cette fille
Sourde et muette
On vivra près d'un ruisseau, près des bois
Mais pas dans les bois...

Tiens des fleurs pour Salinger
Locataire d'un monastère
Des fleurs pour Salinger
Oh ! Oh ! Oh !
Le diable des écrits déchaînés
Oh ! Oh ! Oh !
Des fleurs, des fleurs pour Salinger
Oh ! Oh ! Oh !
D'accord, et alors maintenant, le monastère ? Alors là ça se complique et c'est pourquoi mon énigme était un petit peu (trop ?) tordue, mais c'était pour pouvoir résister quelques instants à la sagacité de nos amis. Il fallait pas mal de recherches sur le net, et certaines sur des pages anglophones, pour découvrir que si J.D. Salinger, auteur de l'immortel roman L'Attrape-coeur, l'un des ouvrages les plus novateurs et emblématiques de l'adolescence au XXe siècle (et au XXIe aussi, je pense), s'est bel et bien intéressé au bouddhisme zen et à l'hindouisme, il n'a cependant jamais vécu dans un monastère oriental (en tout cas pas catholique !) ; toutefois, en poussant plus loin, on découvre qu'il fit un court séjour dans le monastère Kriya Yoga de Wahington DC (source, par exemple). Des années 50 jusqu'à sa mort à 91 ans en 2010, Salinger a ensuite vécu en quasi-reclus, très discrètement en tout cas, dans sa maison de Cornish dans le New-Hampshire (nord-est des Etats-Unis, non loin de New-York), mais enfin cela n'avait rien d'un monastère.
Si l'on voulait pousser encore plus loin la recherche, on tombait (mais là dans un livre d'entretiens de Nicola Sirkis, le fondateur / leader / chanteur / parolier du groupe Indochine ) sur cette anecdote comme quoi au moment de l'écriture de la chanson, son auteur a mélangé le personnage de Salinger avec celui d'un poète-écrivain-chanteur d'une génération proche de Salinger et lui ressemblant par bien des points, Leonard Cohen (que je vous recommande de découvrir si vous ne le connaissez pas, assez profond et planant), qui lui a vécu de nombreuses années dans ans un monastère bouddhiste à Mount Baldy Zen Center près de Los Angeles.
Et voilà :p !

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